La startup Carbiolice a mis au point une
technologie
protĂ©gĂ©e par vingt brevets, absolument rĂ©volutionnaire car elle remĂ©die Ă
la
lenteur de biodĂ©gradation dâun des seuls plastiques compostables, le PLA.
GrĂące
à cette découverte en cours de commercialisation, ce polymÚre 100 %
végétal,
que lâon retrouve dans de nombreux types dâemballages (sachets de salade,
pots
de yaourt, barquettes, films plastiques) a de beaux jours devant lui.
Le plastique reste un problĂšme majeur : 4%
câest le
taux de plastique recyclĂ© en France hors bouteilles et flacons. MĂȘme si la
pratique du recyclage se démocratise, les taux restent bas. Chaque année,
ce
sont plus de 8 millions de tonnes de plastiques qui finissent dans les
océans,
un constat alarmant !
DâaprĂšs la revue « Science Advances », les
scientifiques
estiment que sur les 8,3 milliards de tonnes métriques de plastiques
vierges
produites à ce jour, environ 6,3 milliards se sont transformés en déchets
dont
9 % ont été recyclés, 12 % incinérés et 79 % accumulés dans des décharges
ou
dans le milieu naturel.
Cette startup concilie plastique et environnement
avec une
solution innovante. Fruit de 7 années de recherche et forte
dâune
vingtaine de brevets de couverture internationale, leur innovation
est une
premiĂšre mondiale qui a permis Ă Carbiolice dâĂȘtre dĂ©signĂ©e
« biotech
industrielle la plus innovante dâEurope » par le Prix 2019
dâEuropaBio.
Comment la startup procĂšde-t-elle pour recycler le
plastique ?
Son procĂ©dĂ© nommĂ© Evanesto est un additif Ă base dâenzymes qui
accélÚre la fin de vie du PLA. Le PLA (acide polylactique), plastique
dâorigine
vĂ©gĂ©tale et biodĂ©gradable issu du maĂŻs ou de la canne Ă sucre, nâest
compostable, pour le moment, quâen conditions industrielles. Du moins
Ă©tait-ce
vrai jusquâĂ lâavĂšnement de la technologie dĂ©veloppĂ©e par Carbiolice, qui
va
permettre trĂšs bientĂŽt de le faire Ă la maison.
Evanesto est une alternative ineÌdite et eÌco-responsable qui
permet dâatteindre le zeÌro deÌchet. Les plastiques contenant Evanesto
sont
assimileÌs aux biodeÌchets, composteÌs et se transforment en moins de 200
jours
en compost, avec zéro résidu et zéro toxicité !
Son innovation de rupture ouvre en effet de larges possibilités,
car si le PLA a un bel avenir devant lui, sa biodégradation trop lente est
un
frein. Scientifiquement câest aussi une rĂ©volution, comme lâexplique Nadia
Auclair, directrice gĂ©nĂ©rale de Carbiolice : « Nous avons rĂ©ussi Ă
lever des verrous de taille, car nous
avons su intégrer au plastique des enzymes ayant subi de hautes
températures (entre
150 160 C°) alors que ces protéines actives sont censées se dénaturer
au-dessus
de 60 °C. Lâautre dĂ©fi consistait Ă ne rendre active lâenzyme encapsulĂ©e
quâau
moment du compostage, pour garantir la stabilité du produit pendant son
usage.
LâidĂ©e est que votre pot de yaourt ne commence pas Ă se composter dans
votre
frigo ! »
Chaque année un citoyen français produit en moyenne 270 kg
dâordures mĂ©nagĂšres rĂ©siduelles (OMR)* et utilise environ 70kg de
plastique.
Selon les derniĂšres donnĂ©es de lâADEME le tri des biodĂ©chets Ă la source
permettrait de rĂ©duire le poids des poubelles de 30%. Lâinnovation de
Carbiolice augmente ce taux Ă 47% !
Cette startup a de lâavenir, le PLA connaĂźt une croissance annuelle
de 15 % et intĂ©resse de nombreux industriels, mĂȘme sâil ne concerne pour
lâinstant que 2% du marchĂ© mondial des plastiques. « Câest
un enjeu dâautant plus crucial
quâen 2023 entrera en vigueur la directive europĂ©enne imposant le tri et
le
recyclage à la source des biodéchets », souligne Nadia Auclair.