La crise a bouleversé les priorités de toutes les entreprises. Les collaborations en cours entre les startups et les grands groupes de l’open-innovation sont mises à rude épreuve. Elles sont pourtant des leviers non négligeables d’innovation et d’adaptation, indispensables en temps de crise. Pour beaucoup de grands groupes, ce confinement a marqué la fin de leurs collaborations avec des startups ou de leurs envies de collaboration. Que faut-il en conclure ?
Le bilan contrasté des collaborations en temps de crise
En apparence, le bilan des collaborations startups/grands groupes semble sévère. D’après une étude menée par Raise auprès de son programme David avec Goliath, sur 120 startups et 25 grands comptes 70% des projets de collaboration ont été stoppés ou reportés tandis que 40% des POC en cours et 30% des partenariats ont été mis en veille.
Mais on est loin d’un bilan 100% négatif. Certaines jeunes pousses ont pu bénéficier d’un soutien de la part de leur entreprise partenaire. Ainsi, 50% des grandes entreprises ont aidé une partie de leurs jeunes entreprises partenaires au développement d’opportunités commerciales internes ou externes et 35% ont même aidé financièrement leurs partenaires, avec une avance de trésorerie ou un paiement de facture plus rapide. Ces aides ont permis de resserrer les liens et de renforcer les collaborations concernées.
La crise a montré l’importance des collaborations startups/grands groupes...
Cependant, cette crise n’a pas montré que les faiblesses des relations startups-grandes entreprises. Elle a d’abord montré que tous les acteurs, indépendamment de leurs activités, ont eu besoin de s’adapter et par conséquent d’innover. Les entreprises qui avaient déjà une démarche structurée avec une ou plusieurs startups n’ont pas perdu de temps et ont pu tirer profit de leur partenariat pour s’adapter plus rapidement que les autres.
Quant aux autres grands groupes, ils ont largement fait appel aux solutions “remote” de startups et leur intérêt pour des solutions digitales innovantes ne fait que croître. La nécessité pour les grands groupes de disposer d’un réseau pour sourcer rapidement les solutions disponibles sur le marché s’est accrue avec la rapide évolution des usages collaborateurs et des besoins clients. Cela ouvre donc beaucoup de perspectives pour l’avenir. 95% des grandes entreprises jugent les alliances toujours pertinentes voire déterminantes dans la reprise économique, selon l’étude de Raise et Bain.
...et la nécessité de construire des relations pérennes et bien identifiées
Il apparaît alors nécessaire pour les grands comptes d’être capable d’innover rapidement et de pouvoir s’adapter le plus vite possible à toute situation hors du commun. Cela implique des liens solides avec un archipel de solutions et de partenaires afin de pouvoir compter sur eux le moment venu. Travailler avec une startup doit être un vrai outil pour permettre à l’entreprise d’être plus agile, d’être informée de ce qui se fait et se fera, de pouvoir se positionner rapidement sur les technologies d'aujourd'hui et de demain.
Les alliances se doivent d’être bien dĂ©finies des deux cĂ´tĂ©s de façon Ă minimiser la perte de temps de chacun des acteurs. Il faut bien choisir et bien qualifier son besoin pour identifier les potentiels partenaires qui y rĂ©pondent.Â
Bref, dĂ©sormais les grands groupes doivent ĂŞtre capable de travailler avec les startups, pas seulement pour prendre de l’avance mais surtout pour Ă©viter un coup de retard. C’est la raison d’être de Forinov !Â
L’innovation washing : the end
La crise a montré que les grandes entreprises devaient être capables d’innover rapidement et d’être à jour en ce qui concerne les outils numériques. Cela passe pour une grande partie par une alliance avec une startup. Cette relation devra désormais être structurée pour que les startups se sentent réellement accompagnées. La rigidité des grands groupes et les communications ne doivent plus être un frein à l’entente et la collaboration tant celle-ci est un levier au grand potentiel.
L’innovation washing serait alors voué à disparaître. Fini les collaborations vitrines, les alliances superficielles au profit de l’image de marque. Travailler avec une startup ne doit pas être un argument marketing. Cette crise laissera certainement des projets d’alliance à l’abandon mais ceux qui y ont résisté, comme ceux qui se dessinent, seront sans aucun doute très qualitatifs et innovants !